Conditions de validité d’une cession de droits d’auteur
La
cession de droits d’auteur : principes généraux
La
cession de droits d’auteur est strictement encadrée par le Code de
la propriété intellectuelle (CPI). Elle peut être consentie à
titre gratuit ou onéreux, et être totale ou partielle (par exemple, une cession portant seulement sur le droit de reproduction graphique ou pour le droit de
représentation sous forme de présentation publique).
Cependant,
la
loi interdit la cession globale des œuvres futures
sauf exception spécifique, notamment pour le contrat d’édition
dans le cadre du droit de préférence.
Cette règle fondamentale du droit de la propriété littéraire et
artistique vise à protéger les auteurs contre les engagements
abusifs sur des œuvres qu'il n'a pas encore créées.
De
même qu'il faut rappeler que les droits moraux étant, selon l'article art. L. 121-1 du CPI, inaliénables, ils ne peuvent faire
l’objet d’une cession.
L'exigence
d’un écrit
Aux
termes de l’article L. 131-2, alinéa 2, du CPI dans sa rédaction
issue de la loi du 7 juillet 2016,
tous les contrats par lesquels sont transmis les droits d’auteur
doivent
être constatés par écrit,
et non plus seulement certains contrats nommés (édition,
représentation, etc.).
L’écrit
est requis à
des fins de preuve
et non de validité du contrat, mais en pratique, il est difficile de
s’en dispenser notamment au regard des mentions obligatoires
prévues par l’article L. 131-3 CPI .
En
effet, l'article L. 131-3 du CPI indique que la cession doit
identifier
précisément l’œuvre
et mentionner de façon distincte chacun des droits
cédés et
le
domaine d’exploitation des droits cédés
doit être délimité quant à son étendue,
sa destination,
son lieu
et sa durée.
Ce
formalisme est une condition de validité de la cession : son
omission peut entraîner la nullité relative du contrat, à la
demande du titulaire des droits et
non par un tiers au contrat.
Une
interprétation stricte des actes de cession
Les
clauses de cession sont interprétées
strictement en faveur de l’auteur.
Tout droit non expressément mentionné dans l’acte de cession
reste la propriété de l’auteur.
Ainsi, la signature d'un contrat de travail ne présume pas d'une cession, ni non plus le règlement d'une facture, si nulle part ne figure une clause écrite.
Nullité
et sanctions
La
violation des dispositions protectrices de l’auteur (notamment
absence de mentions obligatoires ou cession globale d’œuvres
futures) entraîne la nullité
du contrat de cession,
généralement à la demande du titulaire des droits.